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L’ALERTE RADIO DÉCRYPTÉE

Image alerte radio

 

Nous avons connu la semaine dernière, plusieurs « alertes radio », en particulier sur le RER E.

J’ai souhaité décrypter pour vous cette situation, pour mieux comprendre les conséquences qu’elle provoque.

 

 

Dans quels cas une alerte radio est-elle déclenchée ?

Elle est déclenchée par le conducteur d’un train en situation d’urgence :

  • Lorsqu’une personne est présente sur les voies,
  • Lorsqu’un train heurte un objet ou un animal présent sur les rails,
  • Lorsque des obstacles, comme des arbres, sont couchés sur les voies ou que celles-ci sont inondées,
  • Lorsqu’une caténaire endommagée est signalée,
  • Lorsque le conducteur constate une anomalie présentant un risque, même sur un autre train. Par exemple, un train de marchandises circulant avec un chargement déplacé risquant de tomber sur les voies.

 

Image 2 alerte radio

Actionnée à l’aide d’un bouton, l’alerte radio émet un signal sonore facilement identifiable par les agents des postes d’aiguillage qui régulent la circulation, ainsi que par les trains situés sur le « canton radio », c’est-à-dire le périmètre géographique défini autour du train qui a émis l’alerte.

 

Les trains qui sont dans ce périmètre doivent, dès réception de ce signal, obligatoirement s’arrêter. C’est une obligation afin d’assurer la sécurité de tous les voyageurs présents à bord de ces trains.

 Les conséquences sur la circulation de vos trains :

Lorsque l’alerte radio est activée, les opérateurs des postes d’aiguillage ferment immédiatement tous les signaux donnant accès au secteur concerné. Les feux passent au rouge, la circulation est interrompue et l’accès à la zone est interdit.

Vous êtes nombreux à me demander pourquoi une alerte radio sur un train stoppe également les autres trains du secteur.

La ligne est divisée en plusieurs zones que nous appelons des « cantons radio ». Les périmètres de ces différents « cantons radio » ne sont pas tous équivalents. Ils couvrent des périmètres allant de 500 mètres à 50 kilomètres (en grande banlieue). Un « canton radio » couvre parfois à certains endroits plusieurs lignes.

Donc, concrètement, l’alerte radio étant le signalement d’un danger, nous ne devons pas uniquement arrêter le qui a émis l’alerte, mais aussi l’ensemble des trains du canton concerné. En effet, tous les trains du « canton » sont susceptibles de rencontrer le danger signalé par le train qui a émis l’alerte (les personnes dans les voies, l’arbre sur la voie…) et donc, pour assurer la sécurité des voyageurs à leur bord, ils doivent eux aussi obligatoirement s’arrêter.

 

Revenons au  conducteur qui a  émis l’alerte. Il va  contacter le poste d’aiguillage pour s’identifier et donner le motif de l’alerte.

La nature de l’incident peut varier et elle  définit le temps de l’intervention selon les équipes qui doivent intervenir sur place : une équipe de SUGE ou les forces de l’ordre s’il s’agit de personnes dans les voies,  les secours s’il y a des personnes blessées, des agents de maintenance pour effectuer des réparations s’il s’agit d’une caténaire endommagée ou d’un arbre sur la voie…

 

La reprise du trafic :

 

Lorsque c’est possible, certains trains sont dirigés vers des voies parallèles où ils peuvent circuler mais, dans le cas contraire, ils sont immobilisés jusqu’à la fin de l’incident.

Dans ce cas, la circulation est bien évidemment perturbée. Les retards et les suppressions peuvent être nombreux, car l’arrêt complet des circulations sur un secteur donné a des conséquences « en cascade ». Par exemple, un train bloqué en ligne ne va pas pouvoir rejoindre sa gare d’arrivée dans les délais, ce qui peut expliquer la suppression du train suivant qu’il devait assurer.

 

Image alerte radio 2

Une fois tout risque de danger écarté, le poste d’aiguillage ou le centre de gestion des circulations contacte le conducteur du train ayant émis l’alerte et les trains circulant dans le secteur concerné pour les autoriser à repartir. Le trafic peut alors reprendre progressivement.

 

Si un doute subsiste, votre train circule d’abord à vitesse réduite pour être en capacité d’examiner la voie et de s’arrêter rapidement si nécessaire. Ces procédures sont indispensables pour garantir votre sécurité.

 

Quid de l’info à bord :

Comme à chaque incident qui impose un arrêt des circulations,  les minutes vous paraissent des heures, et plus encore lorsque que vous n’avez pas d’informations. Alors, pour quelles raisons les conducteurs ne prennent pas toujours la parole ?

Les raisons sont variées :

  • Ils sont justement occupés par l’alerte radio en elle-même, pour émettre des messages au régulateur et lui préciser le danger rencontré, afin que la solution soit trouvée le plus rapidement possible ;
  • Ils doivent  appliquer des mesures de sécurité ou aller vérifier visuellement si la raison de l’alerte a eu des impacts sur leur train (à l’extérieur ou à bord) ;
  • Ils n’ont pas immédiatement d’informations sur la situation, car la priorité numéro 1 est de dépêcher les équipes sur place pour résoudre le problème.

Lorsque c’est possible, certains trains arrêtés dans le secteur avec des voyageurs à bord qui sont assez proches d’une gare peuvent obtenir l’autorisation de la rejoindre à vitesse réduite. On parle alors de « marche à vue » jusqu’au premier quai. Cela veut dire que le train n’est plus guidé par la signalisation, mais uniquement par la vigilance du conducteur.

 

En effet, très souvent, lors d’une alerte radio, des voyageurs sont tentés de descendre sur les voies. Au-delà du fait que c’est extrêmement dangereux, c’est aussi une très mauvaise idée, qui va provoquer un sur-incident et considérablement allonger le temps d’arrêt des circulations… C’est pourquoi nous nous occupons toujours aussi en 1er lieu des trains arrêtés en pleine voie, pour leur trouver une solution le plus rapidement possible.

Quid de l’information en gare :

C’est souvent ici que se concentre l’essentiel de vos remontées. Vous déplorez une information tardive, contradictoire, incohérente voire l’absence de communication. Je comprends très bien que c’est très pénible de ne pas connaitre  précisément durée de l’incident pour pouvoir s’organiser ou envisager des solutions alternatives.

 

Photo GIV

 

Lorsque qu’une alerte radio est émise ou qu’un incident survient, c’est le  COT (Centre Opérationnel Transilien)   qui va superviser  et coordonner  le trafic en temps réel.  Au sein du COT c’est  le GIV  (Gestionnaire de l’Information Voyageur) qui a pour mission de coordonner l’ensemble des informations en gare, à bord et à distance.

 

Comme il n’y a qu’une seule source, l’information doit donc normalement être identique sur l’ensemble des canaux.

Si l’incident est clairement identifié (train en panne, accident de personne), le conducteur pourra en informer immédiatement le régulateur. Des décisions pourront être prises très vite pour le train arrêté et les suivants (trains retardés, supprimés, évacués…). Dans le même temps, le gestionnaire de l’information voyageurs aura donc les éléments pour donner une information cohérente sur tous les canaux.

C’est néanmoins beaucoup plus compliqué lorsque que l’incident et ses causes ne sont pas clairement identifiés. Par ailleurs l’intervention des équipes sur place peut aussi faire évoluer la gestion de l’incident. Les informations ne sont donc pas forcément incohérentes, mais elles évoluent.

La chaine de l’information depuis le conducteur jusqu’au GIV reste complexe, ce qui peut retarder ou dégrader la transmission. C’est précisément ce sujet sur lequel nous travaillons et que nous orientons nos axes de progrès.

Toutes les semaines, un « REX » (retour d’expérience) est réalisé avec les responsables du COT, de l’information voyageurs, de la traction (conducteurs), de l’infrastructure, de la sûreté ferroviaire….

Chaque incident passé est « décortiqué » à l’aide des outils de suivi d’incidents mais également de vos remontées que je compile et que je transmets pour ce REX. Les anomalies de gestion sont ainsi identifiées et donnent lieu systématiquement à un plan d’action qui comporte plusieurs mesures.

Nous n’avons malheureusement pas encore le « pouvoir de prédiction » des imprévus 🙂 mais nous sommes bien conscients des améliorations à apporter, pour vous donner dans ces situations l’information la plus rapide et la plus précise possible. C’est l’objectif  de l’ensemble des équipes pendant et après l’incident et, même si je n’ai pas toujours la possibilité de vous faire un retour personnalisé, vos remontées  sont donc très importantes pour nous aider à nous améliorer.

Je vous propose ici en complément une vidéo sur l’alerte radio.

 

13 commentaires pour “L’ALERTE RADIO DÉCRYPTÉE”

  1. NDPasser au statut dit :

    « Comme il n’y a qu’une seule source, l’information doit donc normalement être identique sur l’ensemble des canaux. »
     » Par ailleurs l’intervention des équipes sur place peut aussi faire évoluer la gestion de l’incident. Les informations ne sont donc pas forcément incohérentes, mais elles évoluent. »
    Quand c’est comme la semaine dernière, avec les écrans/application qui affichent des informations contraire à celles données par les agents en gare et la réalité pendant plus de 30 minutes, les informations sont bien incohérentes … et la source unique en prend un coup, surtout que l’incident était terminé et la reprise du trafic effectuée au moment de ces informations incohérentes.
    Vous pouvez faire autant de pirouettes que vous voulez, il y a bien des situations d’informations incohérentes (1 seul exemple pris parmi tout ceux des derniers mois).
    Que les équipes Transilien prennent enfin en compte les remontées et leur responsabilité plutôt que de faire des claquettes en communication pour essayer de se justifier.

  2. SB dit :

    Bonjour,
    Petite question en passant : j’avais parlé il y a plus d’un an de l’absence d’annonce sonore sur les quais (à Villier sur Marne notamment) concernant l’interdiction de fumer sur les parties couvertes. Il m’avait été répondu que la priorité était donnée aux annonces relatives à la sécurité. Certes… Ceci dit, toujours aucune annonce en ce sens n’a été faite.
    Pour aller encore plus loin, pourrait-on envisager de faire quelque chose contre les jeunes qui fument tranquillement leur pétard sous les abris couverts ? Du coup, on se retrouve sous la pluie à attendre le train, pendant qu’eux sont tranquillement assis à fumer leur m….
    Je leur fais parfois la Remarque, mais j’avoue que certains ont une mine tellement patibulaire que je n’ose pas, par crainte de leur réaction…
    Vous trouvez ça normal ??…

    • LaetitiaPasser au statut dit :

      Bonjour @Sb, non je ne trouve pas ça normal mais ce n’est pas interdit…
      Comme expliqué dans cet article: https://maligne-e-t4.transilien.com/2015/02/27/les-fumeurs-vos-trains-combat-au-quotidien/
      La loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics est applicable sur l’ensemble du territoire national, et interdit donc de fumer dans les lieux couverts et fermés réservés à l’usage collectif, en l’occurrence, les trains et les gares (hall, souterrain).
      Les quais, ainsi que les marquises ne sont pas concernés par cette interdiction car ils ne sont pas des espaces couverts et fermés.
      Il n’est donc pas anormal de voir des voyageurs fumer sur les quais.
      L’arrêté Préfectoral, prévoit cependant des restrictions supplémentaires que chaque préfecture est en droit de décider.
      C’est le cas de la préfecture de Paris, qui en raison du nombre de gares souterraines a souhaité étendre cette interdiction de fumer à l’ensemble de la gare, quai compris, c’est le cas pour la gare de Paris Est

    • SB dit :

      Merci Laetitia.
      Dans ce cas, pourquoi des contrôleurs sur le quai de Villiers m’ont bien confirmé que fumer sur la partie couverte du quai est interdit ?
      Encore une preuve que vos violons ne sont pas accordés.
      Bref, qu’en est-il des abris (sur les parois vitrées desquels un petit sticker « interdit de fumer » est collé) ?

    • LaetitiaPasser au statut dit :

      Bonjour @SB,

      Pour la gare de Villiers, comme pour les autres gares Hors gare de l’est, il n’est pas interdit de fumer sur les quais même sous la marquise.

      En revanche, il est bien interdit de fumer à l’intérieur des abris de quai même s’ils sont en plein air.
      Ils sont considérés comme des espaces publics fermés même s’il n’y a pas de porte.
      D’où la présence des stickers sur les parois vitrées de ces abris.

    • Jéré dit :

      Bonjour Laetitia,
      Dans les abris de quais vitrés il y a des autocollants interdit de fumer, cela signifie qu’ils sont concernés ?

  3. KischTof dit :

    Train de 18h17 magenta vers Tournan supprimé ce jour pour « panne matériel »

    On en fait quoi du train ? On le pousse avec nos mimines pour que les autres puissent passer ?

  4. KischTof dit :

    Je partage l’avis de nd, c’est des claquettes en communication

  5. KischTof dit :

    En live : une annonce sonore vient de passer pour dire « la circulation est actuellement fluide sur le RER E »
    Alors qu’on a supprimé un train il y a 10 minutes ?
    De qui se goût-on ?

    • LaetitiaPasser au statut dit :

      Bonjour @Kirchtof, ce type d’annonce annonce est normalement réalisée lorsque la circulation reprend normalement et que l’incident n’a plus conséquences sur le reste du trafic. Je transmet néanmoins votre témoignage.
      Indiquer que le service est fluide est une information qui permet de connaitre en amont l’état du trafic. C’est le même principe que sur certaines lignes Transilien (C, D) ou sur l’autoroute où une radio émet des flashs réguliers pour indiquer l’état du trafic et permettre le cas échéant en cas de perturbation de modifier son itinéraire.
      En effet toutes les conditions peuvent être réunies pour offrir un « bon service » mais la circulation des trains peut-être perturbée par un incident souvent imprévisible…

  6. KischTof dit :

    Si le service était bon, vous n’auriez pas besoin de vous justifier pour dire « rassurez vous tout va bien »

  7. KischTof dit :

    Ce qui a l’instant t est faux

Les commentaires sont fermés.

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